Déjà un an en Bretagne : l'année de tous les changements pour Mariquita

Cela fait un an jour pour jour que le voilier classique Mariquita a rejoint les eaux bretonnes, à Brest. Et quelle année ! Cette année a été chargée, entre un chantier de remise à niveau du voilier, les premiers entraînements et la sélection des équipiers. C’est l’heure d’un premier bilan avec son skipper, Jacques Caraës et son propriétaire, Benoit Couturier.
Un 10 septembre mémorable.
 
C'était un événement. Ce voilier classique mythique, le seul 19 MJ encore en état de marche, plan Fife de 1911, arrivait à Brest depuis la Grande-Bretagne et arborait le pavillon français. Superbement entretenu, Mariquita a une ligne reconnaissable entre toutes. Le public brestois lui rendait magnifiquement hommage en ce 10 septembre 2020. « Le bateau est arrivé en septembre en 2020, dorénavant sous pavillon français. C'était impressionnant d'accueillir ce bateau dans notre région. Pour son propriétaire, Benoît Couturier, Brest est un lieu propice pour faire naviguer ce type de bateau (la rade de Brest est une mer enclavée qui est souvent plate même lors de vent forts, ndlr). C’est aussi un lieu bien positionné entre la façade Atlantique et la Manche, qui permet d’attirer d’autres bateaux de ce type, tout particulièrement de Grande-Bretagne. »
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Une équipe engagée.
« Depuis un an nous avons abattu beaucoup de travail notamment un gros chantier d’hiver, sous la houlette d’Hubert Stagnol (chantier naval) et d’Eric Cochet (gréeur) à Concarneau pour remettre Mariquita en état : révision des espars, bois, vernis, préparation de la carène, remplacement du gréement dormant, etc. Nous avons aussi pu nous appuyer sur les connaissances techniques et maritimes d’Aaron Butler, qui a été le second de Mariquita pendant quatre ans et qui nous a épaulés dans la remise en route du bateau. Après la mise à l'eau de Mariquita et son retour à Brest, le voilier classique aura navigué pas moins de 30 jours en 3 mois, mené par un équipage engagé :« Il a fallu construire un équipage, avec des jeunes et des moins jeunes, qui ne sont pas forcément issus de la voile classique. Mais par passion, ils se sont tous fortement investis et font aujourd’hui partie d’un noyau dur qui navigue régulièrement pour monter en puissance de navigation. » Au total, ce sont près de 100 équipiers qui auront navigué sur Mariquita et participé à la sélection, en 3 mois.
 
 
Esprit d'équipe.
« C’était une mise en place rapide, mais importante car un de nos objectifs principaux est la Fife Regatta qui se courra en juin prochain en Ecosse. Aujourd’hui, grâce à l'engagement de Benoit Couturier, un second plan Fife partage le ponton avec Mariquita. Depuis quelques mois Richard Mille a rejoint notre team avec Moonbeam IV et nous permet, au travers d’un fonctionnement commun de nous entrainer ensemble, cela créé une émulation qui nous permet de progresser plus vite. Nous allons continuer de nous entraîner jusqu’à la fin du mois de septembre, voire début octobre, puis les bateaux (Mariquita et Moonbeam IV, ndlr) seront désarmés pour l’hiver.»
 
 
Focus sur 2022.
« Nous remettrons les deux bateaux en conformité de navigation à la mi-avril 2022, pour commencer à nous préparer pour les courses au début du mois de mai. Ensuite, aura lieu le convoyage vers l’Écosse en vue de la Fife Regatta. Tous les 4 ans, cette compétition regroupe une trentaine de voiliers classiques conçus par l’architecte/constructeur William Fife III. »


Une réelle vocation sportive.
Quant au propriétaire de Mariquita, Benoit Couturier, il assume son choix breton et la vision de son projet sportif :
« A l’heure de ce premier anniversaire, c’est assez impressionnant d’ouvrir son ordinateur et de regarder ce qui se passe à la " Monaco Classic Week", c’est un spectacle que l’on ne peut ignorer. Une ville, Monaco, organise et soutient une semaine de rassemblement de vieux gréements à voiles ou à moteurs. Les propriétaires participent à des petites régates de parade et le public est là nombreux attirant des amateurs du monde entier.
Nous, nous avons amené des bateaux, les plus beaux, dans le port de Brest. On ressent la reconnaissance d’un public fervent et on a aussi l’impression d’avoir choisi l’endroit le plus discret et le plus strict au monde pour faire nos entrainements. Rendre à ces bateaux leur vraie vocation sportive et retrouver l’idée d’origine qui était « construit pour gagner » nous ont conduit à les replacer dans leurs eaux et decors d’origine. Du même coup on a supprimé du bord le salon de pont et les fauteuils, la passerelle arrière et la machine à glaçon, suppressions qui nous discalifieraient dans toute compétition méditeranéenne.
 
Nous sélectionnons des équipiers qui ont envie d’être des compétiteurs et de faire marcher les bateaux. Nous rassemblons les compétences, mais nous recréons aussi l’esprit d’équipe indispensable à la compétition de l'époque. Tout devient différent quand l’esprit de la course renait à bord. Le bateau va vous le rendre et vous procurer des impressions uniques et d'incroyables souvenirs.
 
Je continue de penser que l’on est au bon endroit à Brest pour créer une vraie base à caractère sportif pour les bateaux classiques. C’est vrai, on peut facilement faire du bling bling en utilisant le côté majestueux de ces voiliers mais les voir évoluer simplement en rade de Brest est un spectacle.

J’espère trouver le soutien de la communauté Brestoise pour nous aider à développer notre projet, tellement plein de vérité et d’une authenticité retrouvée.

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